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Lettre de Jean-Pierre CANET aux enfants des classes THEA, novembre 2013

Au pays de mes livres

Je vous écris de ce pays de mes livres. Je vous invite à ce voyage. Ne vous chargez pas d’affaires inutiles, prenez votre cœur pour seul bagage !

Je ne connais pas mes lecteurs, j’ai l’idée que j’écris pour tous. Je sais que je n’écris pas pour moi mais pour un autre, pour l’autre. Il se peut que cet autre soit un enfant ou un adolescent ou même un adulte. Il vit peut-être dans un pays lointain, sur un autre continent. Ou peut-être qu’il vit tout à côté, déguisé en chat, et qu’il vient se réchauffer dans ma maison.

Quand on écrit une histoire, il faut inventer des personnages. Pour créer un personnage c’est un peu comme quand on fait un bonhomme avec de la pâte à modeler, de la ficelle et des bouts de trucs et un pantalon en papier de bonbon. Mais il faut que le bonhomme devienne un personnage, qu’il tienne sur ses jambes, qu’il ait une vraie tête (pas une patate), et de vrais bras (pas des allumettes). Le plus important c’est que le personnage puisse frapper à ma porte et me dire : Bonjour, c’est moi ! Qu’il ait un cœur, des émotions, qu’il soit amoureux ou qu’il ait froid, faim, qu’il ait peur ... Il se met alors à exister pour « de vrai » et il peut s’installer dans une de mes histoires.

J’aime la langue et les mots. Le dictionnaire est le plus beau des livres, non ?

Quelquefois je me réveille avec des mots, de drôles de mots. Récemment je me suis levé en me souvenant de ce bout de phrase, c’était : « Ce chien d’infini ». Quoi, qu’est-ce qu’il a Ce chien d’infini ? Parfois, amusé, mon entourage s’interroge : Tu te mets à parler tout seul ! Il est vrai que je discute avec eux, mes personnages. Quand, dans la vie de tous les jours je suis maladroit (ce qui m’arrive souvent), Yvon Kader ne s’énerve pas, il est très patient et il m’enseigne. Quand je suis triste, Zou qui a survécu à tant de dangers me réconforte, il fait son cirque et il me fait rire, c’est un vrai clown ! Avec Anna, nous regardons le brouillard qui se dissipe sur le fleuve et nous partageons un grand silence. Paulin ne me donne pas souvent de ses nouvelles, je sais qu’il grandit et c’est ça qui est important.

Avec mes personnages, nous partageons les mêmes révoltes, les mêmes espoirs. Ils habitent le pays de mes livres. Je vous invite à les rencontrer !

Jean-Pierre Cannet

Yvon Kader de « Yvon Kader, des oreilles à la lune » Zou de « La foule, elle rit » Anna de « La petite Danube » Paulin de « L’enfant de par là-bas »

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