"L’Enfant Debout"

[|L’Enfant Debout|]

Pratiques artistiques et coopération à l’école

Collection Repères pour agir. Premier degré

Liste des publications

Discipline : théâtre

Niveau : premier degré

Public : enseignants, artistes ou structures culturelles associés au monde de l’enseignement

Comment conduire un projet coopératif de théâtre à l’école ?

Comment amener les élèves à explorer l’univers d’un auteur contemporain ?

Comment mettre, avec eux, ces écritures en espace et en jeu ?

Comment s’engager dans une démarche d’éducation artistique ?

Autant de questions auxquelles cet ouvrage veut apporter des réponses, en exposant, étape par étape, la mise en place et la conduite de divers projets théâtraux. Car " L’enfant debout ", c’est d’abord le nom d’un projet de théâtre coopératif mené en classe de CM1-CM2, en lien avec des structures artistiques et culturelles. L’ouvrage propose sa mise en œuvre détaillée. Sont développés ensuite plus rapidement sept autres projets théâtraux, impliquant chacun une ou plusieurs classes, depuis la maternelle jusqu’au cycle 3. Cette présentation concrète de projets artistiques variés se double de leur analyse : des enseignants de l’OCCE et leurs artistes partenaires prennent la parole pour dégager des facteurs de réussite. Et de grands noms, parmi lesquels Jean Bénézech, Jean-Claude Lallias, Philippe Meirieu, éclairent de leur propre point de vue les arts de la scène à l’école

Pour des enfants debout par Katell Tison-Deimat

« Assises, mes pensées s’endorment » écrit Montaigne. « L’avantage des classes qui font du théâtre est qu’elles se lèvent et parlent debout à leurs professeurs » ajoute Philippe Avron, grand comédien.

Sans doute est-ce ce bel argument d’un homme du théâtre qui fonde, depuis longtemps, les fiançailles du théâtre à l’école et de la pédagogie coopérative.

Des enfants, ensemble et debout, s’adressent, avec leurs professeurs et les artistes qui s’associent à leur démarche, à d’autres enfants, à d’autres adultes, au monde peut-être...

Leur adresse n’a rien de « spontané », si ce n’est la grâce et l’absolu de l’enfance. Elle est le fruit de multiples explorations, d’un travail exigeant et jubilatoire de découverte des arts de la scène : de couchés sur le papier, les mots du théâtre se mettent debout dans la voix et le corps des enfants d’une classe entière, dessinés dans un espace poétique qu’ils auront pas à pas construit.

L’OCCE (Office central de la coopération à l’école) fait le pari que dans nombre d’écoles, des enseignants et des élèves tendent à une démarche de projet d’éducation artistique du théâtre, élaboré conjointement, où chacun crée sa place et fait place aux autres. Où tout le monde joue et tout le monde gagne.

L’OCCE fait le pari que cette aventure est réalisable en toute classe, selon des déploiements multiples et à des degrés divers, dès lors que le désir des personnes s’allie à l’explicitation des enjeux et à la rigueur d’une démarche pédagogique et artistique.

Prenant appui sur des actions effectivement menées dans des classes, de la grande section de maternelle à l’entrée au collège, le groupe national théâtre de l’OCCE espère ici interroger des modes de travail théâtral au sein de classes d’école primaire, nourris du dialogue actif avec des professionnels du théâtre.

L’Enfant debout s’adresse donc aux enseignants, prioritairement professeurs des écoles, qu’ils soient en formation ou en exercice, mais aussi comédiens, metteurs en scène, médiateurs culturels, engagés dans des actions à l’école, ou désireux de s’y intéresser.

Ni « théorique » - nulle prétention à un écrit de type universitaire -, ni « pratique » - on aura veillé à éviter les « fiches modélisables » -, il se propose d’établir une dynamique entre l’exposé de projets déjà réalisés et une mise en relation avec d’une part des principes coopératifs, et d’autre part des fondamentaux posés au fil de l’histoire « Théâtre-Éducation ».

Ces principes coopératifs et fondamentaux sont développés dans le corps de l’ouvrage au fil de l’exposé d’un projet central, celui d’une classe de cours moyen qui a voyagé dans l’œuvre d’Andrée Chedid :
 mobiliser une classe entière sur une échelle-temps représentative (année scolaire) ;
 s’attacher le partenariat actif de professionnels artistiques ;
 fonder l’activité théâtrale sur des référents culturels et/ou littéraires explicites ;
 articuler à la pratique théâtrale proprement dite d’autres processus et contenus d’apprentissages ;
 élaborer avec les enfants les outils de leur action, dans le quotidien de la classe et en direction d’une réalisation coopérative.

Ces fondamentaux sont réactivés dans THÉA, action nationale de l’OCCE en faveur du théâtre à l’école et de la rencontre avec les écritures théâtrales contemporaines pour l’enfance.

Là réside sans doute le plus beau défi : que les enfants à l’école goûtent, se saisissent des magnifiques mots de théâtre qui leur sont adressés par les auteurs dramatiques, et, à leur tour, offrent à voir et à entendre ces curieux récits de l’humanité, qu’ils mettent en actes et en chair. Tels des enfants debout...

Katell Tison-Deimat