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stage THÉA à Lorient : apprentissage d’une phrase gestuelle par un élève aveugle

[| Apprentissage d’une phrase gestuelle par un élève aveugle |]

 

Mise en place

En duo A et B

- B sort de la pièce, il n’a aucune idée de ce qui se prépare.

- A met en place une suite de 4 gestes, la mémorise, la répète seul. C’est une « phrase de gestes » Ces gestes doivent être simples et distincts les uns des autres. Chercher la simplicité. Position de début et de fin : neutre debout.

- B revient.

- A va devoir apprendre à B aveugle (yeux fermés ou foulard) la phrase gestuelle. Consigne : le travail s’arrêtera lorsque A et B exécuterons ensemble de façon synchronisée, la phrase de départ.

Etape 1  : B se tient debout pendant que A exécute la phrase une ou plusieurs fois. B écoute le bruit, le son, de ce mouvement. Il peut ressentir les déplacements d’air.

Etape 2  : A refait la phrase gestuelle plusieurs fois, pendant que B, pour l’apprendre la découvre « à tâtons ». Silence complet. B est aveugle et muet. ( Il entre dans le monde du toucher. Il émet mentalement des hypothèses « Ah oui, il a du faire ça... Il vérifie en touchant. » Au départ, A n’aide pas vraiment B . Pourtant à un moment, laissé à la libre initiative de chacun, A aidera B par une petite correction de la position d’un bras, d’une jambe... Position que peut-être B n’aurait jamais découverte seul. Le temps passe A peut s’impatienter. Ce qui est fondamental dans une situation d’apprentissage c’est que l’aide directe n’intervient que lorsque A celui qui sait, estime que le temps va manquer, que la situation d’apprentissage a déjà trop duré.

Etape 3  : A et B vont exécuter ensemble la phrase. A, heureux des progrès de son élève, va alors faire un petit effort de synchronisation avec B.

Etape 4  : On recommence tout en changeant de rôle.

 

Ressenti de Christophe de Vendée :

Je connais peu de situation d’apprentissage, facile à mettre en place dans une formation d’adultes dans lesquelles se révèlent, aussi vite et de façon aussi claire, les statuts, les obligations, les stratégies de l’apprenant d’une part et du maître-guide d’autre part dans un domaine nouveau (la phrase de danse) pour les deux personnes... La pertinence de la situation réside, à mon avis, sur le fait que ce langage est nouveau pour les deux personnes.

On touche du doigt, avec cette situation, la complicité qui peut s’instaurer entre celui qui sait un peu et celui qui ne sait pas encore. A quel moment celui qui sait, décidera-t-il d’aider l’élève. La pression du temps qui passe, alors que le maître s’impatiente face aux trop lents progrès de son élève.

La réflexion qui peut s’installer entre enseignants après ce travail peut s’élargir à toute situation d’apprentissage (maths, sciences, lecture...) L’enseignant dans un domaine particulier en sait juste un peu plus que son élève.

De même, la situation est très éclairante sur le fonctionnement du tutorat entre deux élèves : le CE1 qui aide le CP à poser, puis à effectuer une addition par exemple...

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