Projet pédagogique - Conseil de coopérative - C1/C2/C3

Mettre en place 
un conseil de coopérative

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Le conseil de coopérative est un outil pédagogique puissant qui permet aux élèves de s'impliquer activement dans la gestion de leur environnement scolaire. Il s'agit d'un espace démocratique où chaque voix compte, et où les élèves prennent part aux décisions qui influent sur leur quotidien en classe.


Le conseil de coopérative pour développer la citoyenneté active

Institution fondamentale de la pédagogie coopérative, le conseil de coopérative est un dispositif permettant l’éducation à et par la citoyenneté et l’engagement des élèves dans la vie de la classe et dans les apprentissages. 

Approfondir le conseil de coopérative et aller plus loin


Nous vous proposons des outils pratiques pour vous aider à mettre en place, structurer et faire évoluer le conseil de coopérative dans votre classe. Vous y découvrirez des conseils sur les lois et les règles à suivre, la distribution des rôles, l'organisation d'un ordre du jour participatif, ainsi que sur la prise de décision collective.

Lois et règles : créer un cadre propice à l’échange

Les lois : un cadre constant pour garantir le bon fonctionnement du conseil

Les lois du conseil de coopérative sont des principes non négociables qui assurent la bonne tenue des réunions. Elles forment le socle sur lequel reposent toutes les autres pratiques et garantissent que chaque séance se déroule dans un cadre respectueux et constructif.

Les règles : flexibilité et adaptation au fil du temps

Les règles sont plus souples et peuvent évoluer en fonction des besoins du groupe. En cas de problème spécifique durant une réunion, les élèves peuvent être amenés à définir de nouvelles règles, que l’ensemble du groupe prendra en charge. Cela permet de garder une certaine flexibilité et de répondre aux besoins du moment.

Ces règles et lois, qui favorisent l’écoute active et le respect de chacun, doivent être clairement définies au début de chaque réunion, et être rappelées de manière ritualisée. C'est souvent le président de la séance qui s'en occupe.

L'enseignant est garant de ce cadre et l'applique au même titre que les autres membres du conseil.

Autorité éducative et choix pédagogiques - Bruno Robbes

p 14 à 16 du n°270 d'Animation et Education

Fichier PDF - 1.8Mo

Distribution des rôles : impliquer progressivement les élèves

Un conseil où les élèves prennent progressivement le "contrôle"

L’un des grands atouts du conseil de coopérative est qu’il permet aux élèves de s’impliquer activement, non seulement dans la prise de décision, mais aussi dans l’organisation des réunions.

Il est essentiel que les élèves s'approprient les rôles qui leur sont attribués au fur et à mesure. Au début, cela se fait sous la supervision de l’enseignant, qui doit veiller à ce que chaque élève comprenne bien son rôle et en assume la responsabilité.

visuel role

Des rôles bien définis, mais évolutifs

Les rôles au sein du conseil peuvent inclure des fonctions comme le président, le secrétaire, le trésorier, et d’autres fonctions spécifiques adaptées à votre groupe. 

Chaque rôle peut être exercé par un élève pour plusieurs séances afin de garantir une expertise croissante. Les rôles doivent être choisis collectivement, de préférence par tirage au sort, vote, ou toute autre méthode démocratique définie par le groupe. Cela assure une équité et favorise la participation de tous les élèves.

Le tuilage permet à deux élèves de partager une même fonction, ce qui peut être utile lors des absences ou pour favoriser la formation entre pairs.

L'évolution des rôles (dénomination ou rotation) restent à l'appréciation du conseil. On peut aussi créer ou ajouter de nouveaux rôles en fonction des besoins.

 La place de l’enseignant : faciliter sans contrôler

L'enseignant a un rôle clé dans le bon fonctionnement du conseil de coopérative. 

Sa posture doit être celle d’un facilitateur, garant du cadre et des règles, mais aussi un accompagnateur des élèves dans l’organisation du conseil et dans la prise de décision. Il n’intervient pas comme un simple spectateur, mais participe activement à l'échange, encourage les élèves, et veille à ce que chacun puisse s’exprimer dans le respect des règles.

L’enseignant est également responsable de la mise en place des limites liées à la sécurité, au budget, ou aux programmes scolaires, tout en s'assurant que les décisions prises par les élèves respectent un cadre légal et pédagogique.

Que dit le BO ?

La circulaire du 31 juillet 2008 sur les coopératives scolaires précise : "La coopérative scolaire est un instrument d'éducation à la citoyenneté; participation des élèves au fonctionnement de la coopérative"

L’ordre du jour participatif : la démocratie en action

L’une des caractéristiques essentielles du conseil de coopérative est la préparation participative de l’ordre du jour. Cela permet aux élèves de s'approprier pleinement le contenu de la réunion, en décidant collectivement des sujets à aborder.

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour recueillir les propositions des élèves :

  • Boîtes à idées : les élèves déposent anonymement leurs propositions, et le bureau du conseil les trie et hiérarchise.
  • Journal mural ou mur de post-its : les propositions sont visibles par tous, ce qui permet à chaque élève de voir ce qui est proposé et de réagir en conséquence.

Cet ordre du jour est un véritable outil de "participation citoyenne", où les élèves prennent des décisions sur des sujets importants, comme le fonctionnement de la classe, l’organisation d’un projet ou la résolution de problèmes relationnels.

Prise de décisions collectives : un processus démocratique

Le cœur du conseil de coopérative réside dans la prise de décision collective. C’est ce processus qui donne tout son sens à ce type de structure. Après chaque prise de décision, il est crucial de s’assurer que celle-ci ait bien des effets concrets.

Les modalités de prise de décision

La décision peut se faire par différents moyens, en fonction du contexte :

  • Le vote majoritaire : c’est la méthode la plus courante, mais elle peut parfois être remplacée par d’autres options, comme le consensus ou le consentement.
  • Les décisions à la majorité absolue ou relative : cela permet de s’adapter en fonction des enjeux de chaque décision.

Un suivi régulier est nécessaire pour vérifier que les décisions prises lors d’un conseil de coop' ont bien été appliquées. C’est pourquoi un rôle de gardien des décisions peut être instauré pour en assurer le suivi; les décisions doivent aussi être notifiées dans les comptes rendus (ou dans un cahier de décisions).

Décider sans voter - Sylvain Connac

p 20-21. Animation & Education n°297

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